Levés à pas d'heure pour un petit tour à cheval sur les pentes du Chimborazo. Au menu aujourd'hui, ascension jusqu'à la mine de glace (4750m) avec Jorge un hielero, comprendre mineur de glace. Lui, il le fait seulement pour les touristes alors que Balthazar, marketinguement dénommé "dernier hielero" (sans doute de l'Univers) en fait encore son gagne pain et monte chaque semaine avec ses 4 mules pour redescendre des blocs de 30kgs chacun.
Le temps est superbe et le fond de la vallée est tapissé de brume.
20 minutes de taxi pour rejoindre Jorge qui nous donne des chevaux et un snack pour les petits creux de la montée. Comme ce sont les chevaux qui vont nous porter, ça devrait aller... La seule chose que j'ai oubliée ce matin, ce sont mes antihistaminiques. Et ça ne loupe pas, en un quart d'heure j'ai la gorge qui pique et je sens que ça ne va jamais le faire pour atteindre 4750m sans mourir. Heureusement Sonja me sort d'on ne sait où un petit cachet qui va vite faire son effet, couplé à mon inhalateur d'asthmatique contrarié. Et c'est reparti comme en quarante!
Après une heure ou deux, petite pause ramassage d'herbe. Pour protéger la glace de la fonte, rien ne vaut une bonne protection naturelle de cette herbe d'altitude (paramo), bien rigide.
En plus de ça, il faut de quoi attacher le tout sur la mule. Alors le Jorge, il s'improvise magicien. Il parsème nonchalamment (mais sans une certaine méthode quand même) le sol de ces herbes et il te sort: de la corde!!! J'vous jure, c'est impressionnant!
En face de moi, l'Altar (en forme d'autel) que je considère comme le plus beau volcan d'Équateur.
J'ai pris cette photo uniquement pour montrer les étriers ultramodernes... Rien de plus!
Sonja sur son cheval, la mule et le Chimborazo un peu caché dans les nuages...
"Siga" qu'il dit le panneau, autrement dit: "par là". Vu qu'il n'y a qu'un chemin, difficile de se perdre...
Vigognes, pas farouches...
Ce que personne ne nous avait dit, c'est qu'il faut terminer à pieds! Et le panneau ment...
Autoportrait, c'est pas qu'il n'y a pas de soleil, mais il y a un vent glacial!
Traduit en francais, ça donne à peu près "enlever/sortir la glace". En gros, on est arrivé à la mine!!! \ô/
Alors évidemment, quand on parle de mine, on s'attend à un trou dans lequel on s'enfonce avec sa pioche pour aller extraire la glace. En fait non, ici on attaque juste la langue du glacier petit à petit. Selon Jorge, le glacier n'a pas vraiment diminué de volume.
Et on attaque le travail. Enfin "on", nous on prend des photos, on laisse Jorge bosser...
Première étape, on dispose les "cordes" en croix.
Puis on met une bonne couche d'herbe.
Puis on empaquette bien!
Et on fait un beau nœud!
Bon allez, je file un coup de main quand même...
De la belle glace!
Malencontreuse perspective: non, Jorge ne vérifie pas l'échappement de la mule, il attache le bordel des 2 blocs de glace...
En redescendant, on croise Balthazar qui monte.
Et ça redescend, comme c'est monté, à cheval.
Petite pause au premier refuge, pour déguster le meilleur pain et le meilleur thon en boite de ma vie...
Les chevaux se reposent et broutent tranquillement. Ils rechignent beaucoup moins à monter qu'à descendre. Encore moins ma monture, qui est une femelle dont le petit l'attend chez Jorge. Résultat des courses, je termine avec elle au pas de course, en faisant un peu de trot, que de souvenirs... À l'arrivée, j'ai cru ne jamais pouvoir descendre tant elle était excitée...
quelle belle balade as tu fait ! et surtout quel courage de t'être levé si tôt ! et de ne pas avoir eu peur dans la descente ...
bises à toi.