Petite parenthèse au voyage autour du monde, j'ai eu la chance de passer 4 jours à Munich au début du mois. De retour depuis 6 mois, ce séjour m'a fait grand bien. J'ai retrouvé l'esprit du voyage, la curiosité et le plaisir de découvrir une culture, des lieux, notre histoire, le Monde.
On attaque au bretzl. Ça me manque si je n'en ai pas au moins un par jour...
Le Deutsches Museum
Je commence par un grand tour du Deutsches Museum. Ce musée des sciences et de la technique est un des plus grands du genre au monde. De nombreuses sections vont de l’agriculture à l’électronique, en passant par les très modernes nanotechnologies. Tous les domaines sont couverts.
C'est très grand et il vaut mieux se concentrer sur quelques sections, ou pas...
Ici, démonstration d'électricité et reproduction sur une maquette du phénomène de la foudre.
Dans la boule en haut à droite, un homme patiente pendant que des arcs électriques dansent autour de lui...
Derrière le grillage, l'église vient de prendre la foudre...
Une éolienne originale!
Bobine magnétique très originale dont la forme a été calculée par ordinateur.
Phénomène d'oscillation d'une corde.
Petite pause goûter. Tarte aux pommes. :-)
La vue sur l'extérieur depuis le musée. On voit sa grande tour ainsi que l'Isar, la rivière qui traverse Munich.
Et on revient pour un peu de musique.
Avant de passer au travail minutieux du verre.
Je découvre ce petit appareil, dénommé radiomètre de Crookes. Les petites ailettes situées dans l'ampoule de verre tournent et ont été disposées à l'origine pour détecter la pression de radiation de la lumière. Après ça, je vous laisse lire sur wikipedia, je n'ai pas tout saisi...
Ensuite, place aux jouets, un moment très cooooool.
Et puis un peu de géométrie avec ce compas géant.
Puis un peu de calcul.
Le musée est très bien fait, notamment pour les enfants. De nombreux ateliers interactifs leur sont proposés.
Relativisons un peu, il n'y a pas si longtemps, un ordinateur c'était ça:
Et puis ça, ça m'émerveille. A partir d'une simple "brique" de métal, Konrad Zuse a créé un pylône télescopique.
Pour le voir fonctionner, c'est par ici, très impressionnant:
Ensuite, la mesure du temps.
Avez-vous remarqué que les aiguilles de cette horloge flottent dans l'air?
Quatre heure plus tard, je sors du musée, comme un gosse, avec les yeux qui pitillent. Je me dirige vers les berges de l'Isar pour me promener un peu.
De magnifiques tags décorent les murs environnants.
Particulièrement celui-là.
Munich en plein air
Le lendemain, longue promenade avec mon hôte Franziska dans un endroit qu'elle affectionne particulièrement: le Château de Nymphembourg, doté d'un grand parc boisé.
Et puis on descend en ville. Ah oui, le truc cool, c'est qu'on fait tout en vélo. Munich est géniale pour ça, elle est toute plate. Et ici, la version locale du vélib' encore plus fun puisqu'on prend le vélo là où il est et on le laisse là où on a envie, pas de stations!!! Génial disais-je.
Cette église a une petite histoire que je m'en vais vous conter. L'architecte bâtisseur, en retard, pactisa avec le diable pour l'aider à terminer dans les délais. Le diable, en échange, lui demanda de la construire sans fenêtres. Personne n'y viendrait si elle était sombre et lugubre. Lorsqu'elle fut achevée, l'architecte fit masquer le vitrail au fond de la nef et par le jeu habile des colonnes, aucune fenêtre n'était visible. Mais à malin, malin et demi, le diable s'en rendit compte. De fureur, il tapa du pied et imprima son empreinte dans une dalle du sol.
Petite pause chocolat chaud au Ratskeller.
Ces établissements traditionnels se trouvent généralement au sous-sol des hôtels de ville. Oui, nous sommes au sous-sol, les fenêtres sont trompeuses...
L'opéra, paré d'or par le soleil couchant.
Dernier coup de pédale dans l'immense Englischer Garten (jardin anglais), plus vaste que Central Park ou Hyde Park.
Au pied de la tour chinoise (une pagode en bois), on retrouve un biergarten (brasserie de plein air).
Dachau
Je n'aurais jamais imaginé Dachau être si près de Munich. A tel point que j'aurais pu y aller en vélo depuis l'appartement de Franziska. Mais non, j'ai pris le train.
A l'entrée, une plaque inaugurative.
En entrant dans le camp, le décor est planté. Arbeit macht frei: le travail rend libre.
Il y a un chemin vers la liberté. Ses étapes importantes sont: l'obéissance, l’honnêteté, la propreté, la sobriété, le labeur, la discipline, le sacrifice, la vérité, l'Amour de la Patrie.
Voilà ce qu'on peut lire sur le toit du bâtiment de maintenance, qui abrite notamment une cuisine, un magasin de vêtements, des bains, une blanchisserie et des ateliers.
Des œuvres d'art pour commémorer le passé du lieu.
On ne sort pas!
La reconstitution des baraques n'a que peu d'impact. Tout est vide et les conditions sont difficilement imaginables. En entrant, ça sent le bois neuf: le sapin. Tristement, ça me fait plus penser à une colonie de vacances et ses lits superposés qu'à l'horreur que ça a pu être.
Les photos témoignent cependant.
Durant les nuits froides, nous gelions misérablement, et peu après minuit, le froid avait déjà fait disparaître tout espoir de sommeil. Les mois d'automne et d'hiver, nous souffrions presque tous de toux et de douleurs à la poitrine.
Les installation de toilette étaient scandaleuses. Au matin, dans les quelques minutes qui suivaient le réveil, quarante à cinquante prisonniers devaient se laver dans deux lavabos larges de 90 centimètres et pourvus de deux robinets.
Il y avait une inspection des lits tous les jours. Celui qui, selon l'opinion des SS, n'avait pas fait son lit de manière appropriée était envoyé dans la salle de garde et roué de coups, flagellé ou interdit de courrier pour deux semaines. Parfois, les trois.
Au fur et à mesure des pièces, l'agencement se fait plus reserré. Chaque pièces est représentative d'une période à Dachau, où l'entassement se traduit par plus de lits, jusqu'à n'en plus pouvoir.
Pas de douches, juste ces grands lavabos.
Le monument de commémoration catholique.
A l'entrée de la chapelle catholique.
La chapelle orthodoxe.
Et puis vient ce qui impressionne beaucoup: les "douches". A Dachau, sans que l'on ne sache trop pourquoi, elles n'ont jamais été utilisés pour un génocide systématique. Attention, des milliers d'hommes y sont morts, mais pas dans les même proportions que dans d'autres camps.
Dernier regard par la fenêtre peut-être, avant d'aller à la "douche". Ont-il seulement regardé? Ils pensaient sans aucun doute revoir cette verdure, revoir le ciel bleu...
Brausebad: douches.
Les ouvertures dans le plafond sont factices, en tout cas celles par lesquelles est censée arriver l'eau. Les grandes, carrées, servaient à l'évacuation du gaz.
Le gaz était introduit dans la salle par ces trappes, depuis l'extérieur.
Ensuite, les corps étaient incinérés dans les fours.
A noter que, les SS ne s’embarrassant pas de cérémonials, certains prisonniers étaient directement pendus à la charpente.
Carte des camps annexes de Dachau.
Une fiche, rédigée à l'arrivée de chaque prisionnier.
Le code couleur des prisonniers, en fonction de leurs "crimes".
Plus jamais.
Des cellules d'isolement.
Voilà, une partie de notre histoire, pas la plus glorieuse mais riche en enseignements. Plus que la visite, je retiendrai les témoignages de l'audioguide: des libérateurs, des prisonniers du camp. Leurs mots ont accompagné mes pas et mes pensées dans ce lieu gigantesque.
L'un d'eux, Paul Kerstel, a ces mots très justes et qui m'ont beaucoup inspiré:
J'ai appris, avant de contredire quelqu'un, à trouver la raison pour laquelle mon avis diffère du sien. J'ai acquis un amour illimité pour la liberté ainsi que la certitude que la liberté ne peut exister que dans une démocratie.
Un peu de hauteur
En fin d'après-midi, un peu plus de légèreté me porte au-dessus des toits de Munich, la vue est dégagée, on aperçoit même les Alpes (pas vraiment sur les photos).
Le soir, Halloween oblige, activité manuelle. La mienne est à gauche. :-D
Un peu à l'écart, sur les berges de l'Isar
Le lendemain matin, il me reste encore quelques heures avant de repartir et Franziska me conduit à une heure au sud de Munich pour nous promener sur les bords de l'Isar. Il faudra y mettre du sien, l'eau n'est pas chaude mais ça revigore et la nature est superbe.
Voilà, quatre jours magnifiques et qui m'ont permis de retrouver un peu de celui que j'avais découvert en voyage. J'en reparlerai bientôt.