Quand il s'agit de passer la frontière Pérou-Bolivie, On lit bien souvent qu'il y a deux points de passage, tous les deux au sud du lac Titicaca:
- Soit par desaguadero en passant par tiwanaku, c'est le passage le plus direct que les bus internationaux empruntent.
- Soit par Yunguyo qui mêne à Copacabana avec franchissement du détroit de Tiquina en bateau pour rejoindre La Paz.
On lit aussi qu'ils ne sont pas forcément des plus sympathiques pour qui aime l'officier d'immigration souriant. Et moi j'aime les officiers souriants et pas chiants. Alors j'ai regardé la carte, et j'ai vu qu'il y avait aussi des villages au nord du lac. Et ces villages sont reliés par des routes. Et qui dit routes, dit véhicules...
Après quelques recherches, le passage semble possible. Quelques voyageurs l'empruntent, souvent ceux à vélo. Si vous êtes à pieds, l'important est de se caler sur les jours du marché.
Je quitte Ccotos à pieds.
Avant de me faire ramasser par un tricycle à moteur.
Dernière vue sur le lac depuis une hauteur sur la péninsule.
Les petits villages essaiment le paramo.
En attendant le bus, on peut se ravitailler.
Et puis revient la valse des chapeaux. Certains sont très particuliers, j'aime beaucoup.
De Capachica, je prends un premier transport jusqu'à Juliaca, puis un second pour Moho. La frontière a cela de particulier qu'il n'y a pas de poste côté péruvien. J'ai donc fait les formalités de sortie avant de quitter Puno. Ce qui est bien, c'est qu'après cela, j'ai encore eu 5 jours de séjour autorisé au Pérou. Ça m'a permis de visiter la péninsule sans avoir à retourner à Puno. Et j'ai même un peu de temps pour explorer les alentours de Moho.
A Moho, je vais me promener sur le bord du lac et en profite pour faire mes derniers timelapses péruviens. Ne sachant pas à quoi m'attendre, j'ai déjà changé un peu d'argent à Puno. Alors après avoir trouvé un hôtel et gardé un peu d'argent pour le dîner et le transport du lendemain, je me sépare de tous mes soles péruviens auprès d'un vieux monsieur dans une petite boutique de bric-à-brac. Il a des bolivianos en réserve, c'est parfait pour moi.
Ensuite, il y a ce qu'il faut faire, et ce qu'il ne faut pas faire. J'ai pourtant demandé plusieurs fois mais les réponses ont été variées et ma question peut-être pas la plus pertinente. J'avais lu que le marché se situait à Tilali. J'ai donc voulu aller à Tilali.
Où pouvait bien être le marché
J'ai quitté Moho à 7h pour Tilali. Une fois là-bas, j'ai un peu paniqué en voyant le village désert. Où pouvait bien être le marché... En fait, le marché n'y est pas, à Tilali. Et le bus qui s'y rend (au marché) partait a priori à 6h du matin de Moho...
Renseignement pris auprès d'une commerçante locale, "c'est par-là"!
Le bras tendu vers la colline, c'est exactement ce qu'elle m'a dit. Je peux même couper directement au plus haut plutôt que de suivre la route, ça ira plus vite. Oui enfin moi je n'ai pas de carte et pas trop envie de faire des tours et des demi-tours. Je suis donc la route. Un petit crachin m'accompagne tout du long, le vent bat le paramo et ça monte. Sans oublier que je suis à 4000m d'altitude...
Au moins, je prends de la hauteur et la vue est belle. Un peu grise mais belle.
Dans ce paysage qui semble inhabité, je ne croise qu'un couple dans un camion qui me confirme que je fais bien route vers la frontière. A part eux, je ne verrai personne. A cet instant, j'ai vraiment l'impression d'être seul au monde, que les frontières n'existent plus. Un rêve...
Pour se faire une idée de la topologie du lieu...
Google Maps ne tient bien sûr par compte de la raréfaction de l'oxygène pour les blanc-becs comme moi et même si je suis bien acclimaté, ça sera plutôt deux heures de marche...
Enfin, quelques maisons et au loin, un bourg.
Qui se rapproche à chaque pas. Ca n'est pas immense, il y a plus de camions que de bâtiments. Ici tout s'échange, dans un balai plus ou moins légal où l'essence semble être à la fois la valeur la plus volatile et la plus prisée.
A partir de là, tout est plus facile. Les transports sont légion et je trouve vite un taxi qui me descend vers le premier village bolivien de Puerto Acosta.
Le poste frontière est symbolique, une barrière jaune et noire.
Les agents me reçoivent cordialement et le tampon est vite apposé sur mon passeport, pari gagné.
Ensuite, petite étape toilettes/nourriture avant de prendre un dernier transport vers la capitale: La Paz.
Sur la route, j'admire le lac et les terrains de foot tout verts et qui ont poussé comme des champignons.
Arrivé dans le brouhaha des hauts de La Paz, encore un transport en commun empruntant la vertigineuse autoroute vers le centre ville. Personne ne semble connaître l'adresse de l'hôtel où je veux me rendre, la chance voudra qu'en descendant au hasard, je me retrouve à 100m...